Réseaux sociaux et démocratisation de la vidéo

Naguère, on filmait avec un caméscope pour avoir des souvenirs d’enfance ou de vacances mais, dans le courant des années 2000, le paysage a commencé à changer du tout au tout. Désormais, avec l’avènement des réseaux sociaux, les vidéos ont aussi une vocation de partage. YouTube, Tik Tok et compagnie ont donné naissance à une nouvelle industrie basée sur l’auto-promotion, le marketing et la publicité. Si les vidéos présentent une note assez narcissique, elles sont quelquefois perçues également comme de véritables tremplins pour devenir une star.

Les réseaux sociaux : un tremplin pour poster

Il n’a jamais été facile que de se faire connaître grâce aux réseaux sociaux. Bien entendu, pour toucher le public cible, il faut bien choisir le message à véhiculer. Vous êtes sûrement tombé sur des vidéos d’artistes-peintres, de photographes, de cuisinier ou de make-up artist en pleine création. Au-delà du simple partage, c’est aussi un moyen de se faire un nom, de divulguer son talent. Avec l’apparition des réseaux sociaux, chacun devient une star à sa façon. Pour y parvenir, on n’hésite pas à publier les plus petits détails de sa vie dans une photo ou dans une petite vidéo.

Certains vont même jusqu’à créer des contenus totalement originaux pour se distinguer mais gare aux faux-pas dans la course à l’exposition et à l’image. Les gamelles se payent chères et les posteurs ne sont pas toujours protégés des trolls ou d’attaque de followers. On a connu ça dès les premiers pas des émissions de télé réalité.

Sur une note plus sérieuse, les réseaux sociaux ont leur utilité. Ils ont libéré la parole et dénoncer un abus a plus d’impact désormais, grâce à eux. Les lanceurs d’alerte l’ont bien démontré qui créent des buzz ou soulèvent des scandale qui laissent rarement indifférent les autorités indifférentes.

Le revers des plateformes sociales

Devenir célèbre en postant des vidéos ? La vie n’est pas tout en rose pourtant. Les « likes », les « vus » et le nombre d’abonnés deviennent les nouveaux barèmes d’acceptation et même de réussite sociale. Pour rester dans le top, il faut maintenir le rythme de création et susciter l’intérêt. L’intelligence artificielles et les algorithmes sont chronophages. Ils veulent toujours plus de posts et toujours plus de likes pour daigner pousser les médias et les vidéos dans leur top.

Par conséquent, on n’hésite pas à choquer jusqu’à devenir impudique. On a vu des choses terribles sur Tik-Tok ou même Instagram ces dernières années, de ce point de vue là. La confusion s’installe entre popularité et racolage. Les posts putaclics osent tout. C’est la guerre à l’audience et c’est une guerre sale quelquefois, particulièrement quand on n’a pas les moyens de créer des contenus à la hauteur, mais qu’on cherche juste à se vendre soi sans grande originalité, sans grande compétence parfois. Alors, des images dénuées de toute pudeur inondent la toile. Ce qui était choquant devient progressivement la norme. À terme, le « se faire voir pour exister » constitue le principe sur les réseaux sociaux. La qualité des contenus baisse aussi. On reprend des concepts de chaînes youtube ayant marché mais en enlevant les épaisseurs pour plus de nudité. On filme ses proches à leur insu, en essayant de les choquer pour faire le buzz à leur dépens. Ce système devient un cercle vicieux qui favorise grandement le narcissisme et le problème est que c’est addictif. Plus de like, plus de partage, quand le contenu est pauvre, l’Ego est au centre de la roue, condamné à la faire tourner comme un hamster. L’objectif bien entendu, c’est d’être vu ou d’exploser le compteur des followers. Cette tendance « narcissique », qu’avait encouragée dans les années 1990-2000 la télé réalité, confine à l’exhibitionnisme pour l’exhibitionnisme et affecte les plus jeunes.

Sortir du lot avec ses vidéos, le contenu roi

Dans cette grande fête du « aimez-moi », les motivations ne sont pas toutes désintéressées. Nombreux sont ceux qui convoitent l’Eldorado publicitaire que promet la portée de leurs contenus vidéos. Être payé pour rester chez soi ou pour voyager, être payé pour manger, être payé pour jouer, être payé pour porter une jupe à la mode. Tant qu’il y a un œil de caméra, il y a de l’espoir. On n’hésite pas à se montrer pour des raisons plus économiques. Beaucoup de prétendants, si peu d’élus pourtant. Bon gré mal gré, les corps et les âmes se « marchandisent » à la roulette de la réussite. Youtubeurs et Tik Tokeurs sont devenus des métiers pour certains si bien que quelques-uns ont réussi à tirer leur épingle du jeu.

De l’autre côté, pour le public, l’anonymat assuré par l’écran favorise les interventions haineuses et la méchanceté gratuite. Un internaute lambda peut se permettre de critiquer ou détruire la réputation d’autrui avec un simple commentaire. La liberté procurée par les réseaux sociaux devient alors une cage dorée prête à fondre sur l’intéressé. Mais alors à quoi bon tenter l’aventure direz-vous ou comment la tenter ? La réponse est simple, avant de se lancer, il faut avoir réfléchi sérieusement : posséder quelque chose d’absolument original, une compétence, un vrai savoir faire, un angle de vue sur un sujet. Posez-vous aussi la question de savoir si vous voulez faire ce genre de vidéos de cette manière pendant toutes les années qui viennent. Projeter votre projet sur un minimum de durée pour savoir s’il marche parce que si vous décollez, vous allez devoir en manger.

Au delà de l’angle et du contenu, réussir suppose aussi à être prêt à soigner ses vidéos, à faire de beaux montages bien scénarisés. Dans la guerre du contenus sur les réseaux, la médiocrité finit toujours par être éliminée. Ne faites pas partie de ceux qui en payent les pots cassés.